Al'entrée sud de la bourgade d'Arenys de Munt, au pied du parc de loisirs Jalpi, difficile de rater les quatre immenses sculptures métalliques. Elles représentent les quatre barres de la senyera, le drapeau catalan ; une étoile, symbole de la sécession, figure au faîte de l'une d'entre elles. Ce monument à l'indépendance, unique en Catalogne, a été inauguré en 2010 : depuis, il est le théâtre, une fois l'an, d'une cérémonie officielle. Il devait être financé par des donateurs privés, mais a finalement coûté 60 000 euros aux contribuables locaux.
Divorce. L'entrepreneur Ramon Freixas, 33 ans, ne s'y est jamais rendu, bien sûr. Un tel coût lui paraît «scandaleux», d'autant qu'il abomine la fièvre séparatiste qui a saisi la Catalogne ces derniers mois. Lors des législatives régionales de dimanche, elle sera mesurée en termes électoraux : s'il obtient une claire majorité favorable au divorce avec l'Espagne, le leader nationaliste qui dirige le gouvernement autonome catalan, Artur Mas - très largement favori -, a promis d'organiser un référendum d'autodétermination d'ici à 2016. Et ce, malgré le rejet de Madrid qui taxe cette initiative d'«illégale» et d'«inadmissible» (lire ci-contre).
Ramon Freixas, exportateur de cava (un mousseux régional), n’a pas froid aux yeux. Natif d’un bourg proche situé sur le littoral, il est depuis l’an dernier le premier élu municipal du Parti populaire (PP, au pouvoir à Madrid) d’Arenys de Munt, où