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Libération
Interview

«C’est la voix du peuple qui mettra fin au nucléaire»

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Le Japon en plein doutedossier
Depuis la catastrophe de Fukushima, en mars 2011, les antinucléaires japonais restent mobilisés. Une première encouragée par le scientifique Ikuro Anzai qui réclame une loi pour entériner la promesse du gouvernement de stopper les centrales.
publié le 23 novembre 2012 à 19h07
(mis à jour le 25 novembre 2012 à 15h58)

Il a été catalogué comme un «scientifique antinational» au Japon. Dans un pays où les avis sont livrés avec retenue et où la contestation n'est pas vraiment bien vue, Ikuro Anzai exprime une opinion sévère sur l'énergie nucléaire en laquelle il a cru avant d'en découvrir les dangers. A 72 ans, ce scientifique reconnu et consulté, professeur émérite de l'université Ritsumeikan de Kyoto, s'est spécialisé dans la protection contre la radioactivité et milite contre le nucléaire civil et militaire depuis plus de quarante ans. Ses prises de position énoncées devant la communauté scientifique et parlementaire dès le début des années 70 lui ont valu une mise à l'écart. «Ejecté sans pitié du village nucléaire», selon ses propres mots, il a dû continuer ses recherches malgré des coupes budgétaires, des effectifs amputés et des invitations à aller étudier à l'étranger. Dans le même temps, et à la demande des résidents des collectivités locales où étaient bâties des centrales, Ikuro Anzai a multiplié les campagnes d'information sur la sécurité nucléaire, comme à Fukushima en 1973.

En mars 2011, il a pris sa retraite d’universitaire avant de créer son propre bureau de la Paix et de la Science niché aux abords de la gare de Kyoto. Depuis le séisme et la catastrophe de Fukushima, ce docteur en génie nucléaire, auteur de dizaines d’ouvrages, multiplie les débats et les publications pour informer sur la prévention des risques et sur la décontamination. Et appelle les Japonai