Le ministère de la Justice a sonné la fin de la crise, hier. Un peu trop vite. Son porte-parole, Fadhel Saihi, a d'abord assuré que les détenus salafistes avaient cessé leur grève de la faim, avant de corriger le tir quelques minutes plus tard : une quarantaine continue toujours de jeûner pour dénoncer une répression «arbitraire». Le bras de fer se poursuit donc dans les prisons entre les salafistes et le gouvernement dominé par les islamistes d'Ennahda. Il a débuté après l'attaque de l'ambassade américaine. Le 14 septembre, le rassemblement contre le film l'Innocence des musulmans avait tourné à l'affrontement avec la police, faisant quatre morts parmi les manifestants et des dégâts dans l'enceinte diplomatique, prise d'assaut.
Durcissement. Un vaste coup de filet parmi les salafistes avait suivi : une centaine de personnes ont été placées en détention provisoire dans cette affaire qui, même s'il ne le crie pas trop fort, a marqué un durcissement du pouvoir vis-à-vis des islamistes radicaux. Plusieurs leaders du mouvement jihadiste Ansar al-charia ont été arrêtés. Recherché, son charismatique leader, Abou Iyad, est en cavale.
Au total, quelque 450 personnes sont accusées pour une soixantaine de faits de violences attribuées aux salafistes depuis la révolution.
«Les préjugés devancent les preuves. Désormais, une frange de la société commence à se sentir marginalisée», a dénoncé, lors d'une conférence de presse, Anouar ouled Ali, à la