«Ici, on cultive quoi ?» «Du cacao !» répondent les enfants en chœur, en regardant leur nouveau livre de géographie, les premiers manuels scolaires du chavisme qui viennent d'entrer en circulation sous le feu des critiques après dix ans de tergiversations. Trente millions de livres seront ainsi distribués gratuitement dans tout le Venezuela, en primaire et dans le secondaire, pour «préserver la culture» du pays. L'opposition dénonce l'idéologisation du programme scolaire.
Tulio Ramirez, universitaire et président de l'association Assemblée de l'éducation, parle de «jugements de valeurs» : «La plupart des livres du primaire ne sont pas choquants, à part celui de sciences sociales destiné aux élèves de 11 ans. Sur les 46 pages dédiées à l'histoire récente du Venezuela, 26 parlent de Hugo Chávez. Le coup d'Etat tenté en 1992 par l'actuel président est devenu un "acte de rébellion militaire" ; les photos montrent Chávez jeune et souriant, à l'inverse du grand méchant "oncle Sam". Il y a un vrai culte de la personnalité, qui ne trompe personne sauf les enfants !»
Selon José Luis Pérez, chargé de communication au ministère de l'Education, «Hugo Chávez est tellement important dans notre histoire qu'il lui fallait un chapitre entier. Cela fait bientôt quatorze ans qu'il est au pouvoir et le pays a été révolutionné. Nous sommes dans un système socialiste». Et d'expliquer que le nouveau programme scolaire, réformé pour la première fo