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Libération
Reportage

Arafat : enquête à tombeau ouvert

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Les soupçons d’empoisonnement de l’ex-leader ont conduit à son exhumation, hier à Ramallah.
publié le 27 novembre 2012 à 19h16

Un étrange ballet d'experts scientifiques et d'officiels palestiniens a eu lieu hier matin derrière une bâche bleue, étendue pour protéger des regards l'entrée du mausolée de Yasser Arafat. Le tombeau de l'ancien dirigeant palestinien a d'abord été ouvert. Puis des échantillons ont été prélevés sur sa dépouille, enterrée depuis plus de huit ans à 4 mètres sous terre, dans l'enceinte de la Mouqata'a, siège de l'Autorité palestinienne, à Ramallah. «Seuls des Palestiniens ont touché son corps», a tenu à préciser Taoufiq Tiraoui, responsable de la commission d'enquête palestinienne sur la mort d'Arafat. Il appartiendra ensuite à des experts suisses et russes de faire parler les prélèvements. Et de lever ainsi les questions en suspens sur les circonstances qui ont mené à sa mort.

Octobre 2004. La deuxième Intifada s’essouffle et Yasser Arafat est retranché dans la Mouqata’a, encerclée par l’armée israélienne. Agé de 75 ans et déjà affaibli, il se plaint de douleurs à l’estomac qui empirent au fil des jours. Devant l’impuissance de ses médecins, la décision est prise d’envoyer le leader palestinien en France, à l’hôpital de Percy (Hauts-de-Seine), grâce à un avion médicalisé affrété par Jacques Chirac. Il y décédera le 11 novembre. Son dossier médical est alors remis à deux personnes : sa veuve Souha et son neveu Nasser al-Qidwa. Des données qui resteront hors de portée du public, jusqu’au rebondissement de cet été.

«Niveau significatif». Un journaliste zél