Saisissant, le parallèle est riche d’enseignements. A moins d’un mois d’intervalle, deux droites et non des moindres, les droites française et américaine, se sont retrouvées nues et pour les mêmes raisons. Aux Etats-Unis, les républicains ont échoué à reconquérir la Maison Blanche et perdu des sièges au Congrès car leur seul message était devenu le refus de tout changement. Parce que Mitt Romney avait dû tout céder aux ailes les plus conservatrices de son parti pour en obtenir l’investiture, il avait fini par incarner une Amérique anachronique et dépassée que travaillent trois grandes peurs.
Cette Amérique-là voit dans la solidarité sociale et la redistribution par l’impôt des moyens de spolier les classes moyennes blanches au profit des Noirs les plus démunis et c’est pour cela qu’elle craint le retour de l’Etat qu’avaient marqué, pour elle, la généralisation de la couverture maladie et la volonté de Barack Obama d’imposer plus lourdement les plus riches.
Cette Amérique craint l'immigration dont les gros bataillons sont composés, là-bas, de catholiques venus d'Amérique latine et qui seraient donc susceptibles de ravaler les «Wasp», les Blancs anglo-saxons protestants, au rang d'un groupe parmi d'autres et menacé de devenir minoritaire. Cette Amérique craint enfin l'évolution des mœurs, le mariage homosexuel comme le droit à l'avortement, car elle porterait, à ses yeux, la fin de la domination masculine et d'un ordre social rassurant car connu.
Cette Amérique réactionn