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Analyse

Morsi voit la vie en raïs

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Le président égyptien est adepte de la manière forte, mais sait aussi reculer. D’aucuns voient en lui un nouveau Moubarak.
publié le 27 novembre 2012 à 20h46

Il semble loin le temps où l'on voyait en Mohamed Morsi un président soliveau, dépourvu de prérogatives et aux épaules trop étroites pour le costume de patron. «Inexpérimenté», «sans charisme», «peu intelligent», disait-on même de lui lorsqu'il est entré en campagne. Six mois après son élection à la tête de l'Egypte, celui qu'on appelait «la roue de secours» pour n'avoir été que le second choix des Frères musulmans a décidé de montrer qu'il était le seul à tenir la barre. Morsi, 61 ans, prouve chaque jour un peu plus qu'il est adepte d'une politique à coups de marteau, allant chercher par la force ce qu'il ne parvient pas à obtenir en douceur, par la négociation ou par le droit.

Les exemples ne manquent pas. En juillet, contre l’avis de la Cour constitutionnelle, il restaure le Parlement dissous, reprenant les pouvoirs législatifs que les militaires s’étaient attribués un peu plus tôt. Branle-bas de combat politique, le Président recule. Mais pour cogner encore plus fort en août, où il profite des errements militaires dans le Sinaï pour décapiter définitivement le Conseil suprême des forces armées et envoyer ses chefs à la retraite. Par la même occasion, il se réapproprie les pouvoirs législatifs. En octobre, après l’acquittement de responsables policiers impliqués dans des meurtres de révolutionnaires, le président fouettard essaie de se débarrasser du procureur général, vestige de l’ère Moubarak, en le nommant ambassadeur au Vatican. Face à la fronde des j