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Interview

Mali : «L' intervention militaire, un remède qui risque d'être pire que le mal»

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Bilal ag-Achérif, chef du Mouvement national de libération de l'Azawad, plaide pour le droit à l'autodétermination des Touaregs, dans le Nord-Mali.
publié le 28 novembre 2012 à 22h43

La situation paraît bloquée au Mali. Les préparatifs pour une intervention militaire africaine, soutenue par les Occidentaux, dans le Nord-Mali contre les groupes islamistes marquent le pas. Tout comme le processus politique à Bamako : les «Journées nationale de concertation», qui devaient rassembler les «forces vives» du pays afin d'établir une feuille de route, ont été reportées au 10 décembre. L'Algérie et le Burkina Faso – deux Etats voisins du Mali – plaident toujours pour une sortie politique de la crise au Mali. Bilal ag-Achérif, le chef du mouvement touareg indépendantiste, le Mouvement de libération nationale de l'Azawad (MNLA), a été reçu au Quai d'Orsay, où il a plaidé pour le droit à l'autodétermination des Touaregs. Entretien.

Quel message avez-vous fait passer à Paris, très en pointe dans la préparation d’une intervention militaire au Mali ?

Nous sommes venus expliquer la position du MNLA, mais aussi celle du peuple de l’Azawad (région du Nord-Mali, ndlr) tout entier. Avant de déclencher une intervention militaire, il faut d’abord trouver une solution politique entre l’Etat malien et l’Azawad. Il faut entamer des négociations sous les auspices de la communauté internationale. L’intervention militaire risque d’apporter plus de problèmes que de solutions dans la région. Elle peut faire beaucoup de victimes et provoquer des déplacements de population importants.

Vous distinguez l’Azawad du Mali. Pour vous, il s’agit de deux territoires distincts ?

Ils n’ont jamais fait un. La question n’est pas de savoir s’ils sont distincts mais plutôt de savoir comment les mettre ensemble. Dès l’indépendance du Mali, les chefs coutumiers de l’Azawad ont écrit au p