Aujourd’hui, l’Autorité palestinienne va déposer une demande pour un statut d’«Etat non-membre» auprès de l’Assemble générale de l’ONU.
La France a raison de voter «oui» et ce, pour trois raisons essentielles : la première est que l’obtention d’un statut d’Etat non-membre à l’ONU constituera une victoire personnelle pour le président Mahmoud Abbas, ce qui lui donnera la force et la crédibilité nécessaires pour négocier avec Israël. Au contraire, un revers à l’ONU accentuera l’affaiblissement de l’Autorité palestinienne en même temps qu’elle renforcera les forces politiques les plus radicales en Israël.
La deuxième est qu’une telle reconnaissance récompensera les efforts accomplis ces dernières années sous l’égide du Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, et du gouverneur de l’Autorité monétaire palestinienne, Jihad al-Wazir, pour mettre en place des institutions économiques plus transparentes. Plus généralement, un vote positif à l’ONU renforcera le camp des intellectuels modérés à la fois en Israël et en Palestine, or c’est sur eux que s’appuiera tout dialogue bilatéral sérieux dans le long terme.
La troisième est que s’abstenir ou voter «non» aurait été perçu comme un alignement de la France sur une position américaine inflexible et largement dictée par les considérations de politique intérieure de ce pays. Cela aurait entamé le crédit de la France au sein du monde arabe, et donc sa capacité à agir comme médiateur crédible dans le futur.
Un argument majeur invoqué par ceu