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TRIBUNE

Palestine à l'ONU: l'abstention est un vote contre la paix

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La demande de reconnaissance de la Palestine en tant qu'Etat doit être considérée, ce jeudi aux Nations unies, comme un moyen de reprendre le processus de paix.
(Dessin Alain Brillon)
par Ron Pundak, historien israélien, directeur du Forum des associations israélo-palestiniennes pour la paix, architecte des accords d'Oslo
publié le 28 novembre 2012 à 22h08

Le monde peut se sentir quelque peu soulagé du cessez-le feu entre le Hamas et Israël. Mais cette approche d’une « diplomatie sparadrap » nous éloigne du véritable enjeu : la question essentielle n’est pas de savoir ce qui va se passer à Gaza, mais si l’on peut encore parvenir à une solution historique de deux États pour mettre fin durablement à ce conflit. La réponse aura un impact sur l’avenir d’Israël, du peuple palestinien et de l’ensemble du Moyen-Orient.

L’absence d’une sortie de crise par la création d’un État palestinien nous mènera inévitablement à l’un des deux scénarios suivants. Le premier verra une occupation croissante du Territoire palestinien par Israël, causant la chute de l’Autorité palestinienne et laissant la situation entre les mains d’extrémistes du Hamas et la droite radicale israélienne. Cela donnera lieu à des conditions d’apartheid pour les Palestiniens – avec toujours plus de murs, de barrières, de blocus – qui ne pourront engendrer que davantage de violence. L’autre scénario entrevoit l’annexion du Territoire palestinien par Israël avec la création d’un seul Etat, majoritairement palestinien du point de vue démographique. Cette solution mettrait fin au projet sioniste et à l’idée d’un Israël juif et démocratique.

La demande de reconnaissance de la Palestine en tant qu’État à l’Assemblée générale des Nations unies doit être considérée à la lumière de ces scénarios pessimistes. Elle ne constitue pas un affront envers Israël ni une tentative de tacler