Portant, à la main, une imposante croix en or, le pape Tawadros II, le nouveau chef de l'Eglise copte orthodoxe, intronisé le 18 novembre, parle d'un ton très bas. Dans un anglais un peu hésitant, il a apporté, jeudi, son soutien aux chrétiens coptes qui, ces derniers jours, sont descendus dans la rue, comme des milliers d'autres Egyptiens, afin de manifester contre le coup de force institutionnel du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans. «Tout est possible à condition qu'il n'y ait pas de violence», a déclaré le chef de l'Eglise copte orthodoxe, à propos de la mobilisation politique. Imposant, le patriarcat copte du Caire, reconstruit en partie sous l'époque de Nasser, a des allures de bunker. A l'entrée, les visiteurs, soigneusement filtrés, doivent passer sous des barrières de sécurité, de peur des actions violente.
Jeunesse. L'élection de Tawadros II initie une nouvelle ère. «C'est la citoyenneté qui est notre parapluie, non pas la religion», affirme-t-il. Il rejoint là le discours de la jeunesse copte, qui s'est à nouveau mobilisée ces derniers jours. Pour les uns et les autres, il ne s'agit plus, d'obtenir du pouvoir une protection pour leur communauté, qui représente entre 6% et 10 % de la population égyptienne, mais d'être des citoyens, à part entière et comme les autres. C'est un début de rupture avec les choix politiques et religieux du précédent pape orthodoxe, Chénouda III, compromis avec le régime de Hosni Moubarak.