Après cinq jours de crise, la situation a fini par s’apaiser à Siliana, petite ville du nord-ouest de la Tunisie entrée en révolte contre les autorités. Contre son gouverneur, au départ, accusé de négliger le dialogue avec une population impatiente de percevoir une amélioration économique, près de deux ans après la révolution. Contre la police antiémeute, ensuite, qui a réprimé les manifestations à coups de chevrotine deux jours d’affilée. Contre le gouvernement, enfin, sourd aux revendications.
«Ceux qui brandissent le terme "dégage" devant le gouverneur visent le symbole de la légitimité et le gouvernement. Seul notre peuple nous dit "dégage" lors des élections, c'est le seul verdict auquel on se plie», a ainsi asséné jeudi le Premier ministre, Hamadi Jebali, lors d'une conférence de presse. Les responsables du parti islamiste Ennahda (au pouvoir) et certains de ses alliés ont sorti les théories du complot pour expliquer la mobilisation de Siliana. Vendredi, les habitants leur ont répondu : ils ont marché par milliers vers Tunis, abandonnant symboliquement la ville pour «laisser le gouverneur gouverner seul».
Accord. L'exécutif a été finalement acculé à faire machine arrière. D'autant que la crise menaçait de s'étendre : chaque jour, les affrontements reprenaient entre les renforts policiers et les jeunes, qui réclamaient leur départ de la ville. La contestation commençait à gagner d'autres localités. Samedi, un accord a été conclu à Tunis