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Analyse

Israël à l’heure des représailles

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Nouvelles colonies, sanctions financières… Après le vote de l’ONU, l’Etat hébreu entend punir l’Autorité palestinienne.
La colonie de Maale Adumim, en Cisjordanie. (Photo Ammar Awad. Reuters)
publié le 3 décembre 2012 à 21h43

«Mahmoud Abbas a trahi tous ses engagements. Il pose des actes unilatéraux et il va payer pour cela.» A l'instar du ministre israélien de l'Education et figure de proue du Likoud(droite), Gidon Saar, les dirigeants de l'Etat hébreu n'ont toujours pas digéré le vote de l'Assemblée générale de l'ONU accordant le statut d'observateur à la Palestine. Après avoir annoncé la construction de 3 000 logements dans les «nouveaux quartiers» de Jérusalem-Est (la partie arabe de la ville), ainsi que dans la «Zone E1», une vaste étendue de Cisjordanie séparant la ville sainte de l'implantation de Maale Adoumim, ils promettent une série d'autres sanctions destinées à gêner, voire à paralyser le fonctionnement de l'Autorité palestinienne (AP).

En effet, en construisant dans la Zone E1, l'Etat hébreu isolera Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie. Il coupera également ce territoire en deux, ce qui transformera en voyage épique le moindre déplacement d'un Palestinien moyen désireux de se rendre d'Hébron à Ramallah. Toujours dans le cadre des «représailles» contre le «fait accompli d'Abbas», le ministre des Finances israélien, Youval Steinitz (Likoud), a proclamé le gel provisoire du versement à l'Autorité palestinienne du montant des droits de douane et impôts que l'Etat hébreu récolte pour elle depuis 1994. Montant ? Environ 85 millions d'euro par mois. Une lourde perte pour le Trésor de l'Autorité, déjà au bord de la faillite. Selon Steinitz, les sommes