«Morsi dégage». Ils étaient des dizaines de milliers à encercler mardi soir le palais présidentiel au Caire, ulcérés par le coup de force du président, Mohamed Morsi, issu des rangs des Frères musulmans. Ils contestent, d'abord, le décret-surprise du 22 novembre, par lequel le président a considérablement élargi ses pouvoirs, ensuite l'organisation d'un référendum prévu le 15 décembre sur le projet de Constitution passé en force, accusé par l'opposition d'ouvrir la voie à un renforcement de l'islamisation du pays. Les manifestants ont été chassés ce mercredi matin par les pro-Morsi. Au même moment, le gouvernement a annoncé que le référendum serait maintenu. Il a toutes les chances de passer, selon Sophie Pommier, spécialiste de l'Egypte qui enseigne à Sciences-Po Paris et dirige le cabinet de conseil sur le monde arabe Méroé.
Mohamed Morsi, qui a gagné un certain crédit alors que peu misaient sur lui au départ, risque-t-il de voir son image se retourner dans l’opinion ? Est-il allé trop loin ?
Il avait déjà perdu une partie de son crédit auprès de la population avant le décret du 22 novembre. D’un côté, Mohamed Morsi s’est forgé une image plutôt positive par son action en politique étrangère : son intervention dans le conflit à Gaza mais aussi son rééquilibrage par rapport aux Etats-Unis, son déplacement à Téhéran, la réconciliation avec l’Algérie, sa v