Plus aucun symbole d'unité ne fonctionne, en Tunisie ; même pas Farhat Hached, figure de la lutte contre la colonisation et père fondateur de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), puissant et quasi unique syndicat. Ces deux derniers jours, les commémorations du 60e anniversaire de son assassinat par les colons français ont tourné à l'affrontement.
Honneurs. Mardi, des centaines de sympathisants du parti islamiste Ennahda et des membres de la Ligue de protection de la révolution - résidu des comités de quartier créés après la chute de Ben Ali et récupérés par des pro-islamistes - sont allés court-circuiter la marche prévue par l'UGTT pour rendre les honneurs à son leader. «Le peuple veut assainir l'UGTT», criaient les islamistes en guise d'hommage. Après une heure d'invectives avec les syndicalistes réunis devant le siège de l'organisation, une bagarre générale s'est déclenchée. «Ils veulent s'attaquer au dernier camp capable de lutter contre leurs desseins. La porte de la confrontation est ouverte. Ils l'ont voulue», a réagi le secrétaire général du syndicat, Houcine Abassi. «Ça fait plus d'un an qu'on les supporte, ils ont prouvé qu'ils ne sont pas démocrates, s'énerve un membre des Jeunes d'Ennahda. Nous avons obtenu la majorité dans les élections, nous défendrons notre révolution contre toute dictature communiste !»
Entre l’UGTT et Ennahda, la crise est latente depuis des mois. L’UGTT, co