Pour la première fois depuis deux ans, Liu Xia, l’épouse du prix Nobel de la paix Liu Xiaobo, a pu avoir un contact avec le monde extérieur. Agée de 52 ans, elle a été placée par les autorités chinoises en résidence surveillée dans son appartement de Pékin, fin 2010, juste après que le Nobel a été attribué à son mari emprisonné. Personne ne l’avait revue depuis.
Mais, jeudi, déjouant la surveillance des policiers qui gardent l'entrée de son immeuble au moment de leur pause déjeuner, deux journalistes d'Associated Press sont parvenus à s'introduire dans le bâtiment. A leur vue, Liu Xia s'est effondrée en larmes en demandant plusieurs fois de suite : «Comment vous avez fait ?» «Cet endroit est si absurde, a-t-elle articulé. Lorsque Liu Xiaobo a remporté le Nobel, je croyais être mentalement prête à faire face aux conséquences. Mais je n'aurais jamais imaginé qu'on m'empêcherait de quitter mon appartement.»La captivité de Liu Xia, qui n'a jamais été inculpée du moindre crime ou délit, est illégale au regard de la loi chinoise.
Respect. Son mari, Liu Xiaobo, purge depuis 2009 une peine de onze ans pour «incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat». Pékin lui reproche d'avoir signé la «Charte 08», une pétition qui demandait le respect de la Constitution chinoise. Ce texte fondamental garantit, entre autres, la liberté d'expression. «Ma situation est digne d'un roman de Kafka, qui n'aurait pas pu écrire quelque