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Libération
Récit

En Roumanie, l’austérité comme anathème de campagne

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Le duel entre le Président et le Premier ministre lors des élections parlementaires de dimanche laisse les Roumains sur leur faim de solutions à la crise.
publié le 7 décembre 2012 à 21h21

«Et moi, je vote pour qui ?» Mihai Tociu, un Bucarestois désabusé, a accroché cette phrase en lettres lumineuses à la fenêtre de son HLM, affichant ainsi sa difficulté à faire un choix politique. Comme lui, après une campagne morose, beaucoup de Roumains vont voter plutôt contre que pour un candidat. Il faut dire que les partis ne se sont guère donné la peine de présenter des projets alléchants.

D’un côté, on trouve l’Alliance de la droite roumaine (ARD, centre droit), qui a gouverné le pays jusqu’en avril avant qu’une motion de défiance ne l’évince de l’exécutif. Proche du président Traian Basescu, l’ARD fait campagne en dénonçant les abus et les pressions du système judiciaire de l’Union sociale-liberale (USL, centre gauche), au pouvoir depuis le printemps. Le message ne passe pas vraiment, car le centre droit a été aux manettes depuis 2008, période qui correspond au début de la crise économique et, surtout, au vote de mesures d’austérité sans précédent, comme l’amputation de 25% des salaires des fonctionnaires. C’est pour cela que l’ARD n’est aujourd’hui crédité que de 15 à 20% des voix.

Plagiat. Ce scrutin devrait donc profiter à l'USL, une coalition qui regroupe plusieurs formations, dont le Parti social-démocrate (PSD) et le Parti national-libéral (PNL). L'USL, qui bénéficie de 48 à 60% des intentions de vote, n'arrête pas d'asséner un message virulent contre l'ARD, et surtout contre le président Traian Basescu, considéré comme le responsable de