En repartant en campagne électorale, pour la sixième fois depuis 1994, depuis les vestiaires de son club de foot du Milan AC, le septuagénaire Silvio Berlusconi, surnommé «la Momie» par les Italiens pour ses multiples liftings, ne s’attendait pas, samedi, à subir un contre-pied aussi fulgurant du président du Conseil, Mario Monti. De retour d’un sommet international à Cannes, celui-ci s’est précipité chez le président de la République, Giorgio Napolitano, pour annoncer qu’il remettait sa démission irrévocable. Tout juste attendra-t-il l’approbation au Parlement de la loi de stabilité budgétaire, au plus tard d’ici la fin du mois.
Clairement, «il Professore», appelé en urgence au pouvoir en novembre 2011 pour remplacer Berlusconi et rassurer les marchés dans une situation de catastrophe financière, n’entend pas accepter le jeu que son prédécesseur tentait de lui imposer jusqu’à la fin de la législature, au printemps. Berlusconi envisageait en effet de continuer à soutenir mollement au Parlement le gouvernement de techniciens (appuyé aussi par les centristes et la gauche) tout en tirant à boulets rouges sur sa politique d’austérité et ses effets douloureux dans le pays.
«Ravin». En annonçant qu'il replongeait à 76 ans dans l'arène politique après des mois d'atermoiements, le patron de la droite a d'ailleurs expliqué qu'il ne pouvait laisser le pays dans le «désespoir» causé par «la politique des techniciens et de l'austérité germano-centrée». A