Les multiples rebondissements de l’invraisemblable spectacle offert par l’UMP et ses deux champions avaient fini de nous convaincre que la France pouvait à raison s’enorgueillir d’abriter en sa République la droite la plus bête du monde. C’était sans compter sur l’incroyable talent d’un sempiternel acteur dont beaucoup eurent une nouvelle fois la naïveté de prendre la parole au sérieux lorsqu’il prétendit quitter définitivement la scène. Tel un zombie dans l’une de ces séries Z fantastico-érotiques des années 70 qui font (aussi) partie du patrimoine cinématographique italien, l’inénarrable Silvio Berlusconi ressurgit d’entre les morts. Cet ultime retour, sans doute le plus risqué qu’il ait jamais tenté, pourrait paradoxalement s’avérer le meilleur service qu’il puisse rendre à cette démocratie italienne qu’il a, au premier chef, contribué à miner depuis tant d’années. Le geste de Berlusconi et la micro-crise politique qu’il suscite en provoquant la démission du président du Conseil viennent, en effet, opportunément souligner qu’un gouvernement d’union nationale caricaturalement composé d’experts soi disant désidéologisés peut sans doute mener des réformes techniques jusque-là jugées impossibles, mais qu’il est en revanche parfaitement incapable de résoudre la profonde crise du politique qui paralyse le pays depuis trop longtemps. Pire : que cette dépolitisation revendiquée a participé de l’aggravation du problème. S’il est aussi celui du clivage droite-gauche, le retour de B
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