Menu
Libération
Reportage

Morsi fait un pas en arrière pour retourner la situation

Article réservé aux abonnés
En renonçant aux pleins pouvoirs qu’il s’était auto-octroyés, le président égyptien adoucit son image. Mais il maintient son référendum sur la Constitution.
publié le 9 décembre 2012 à 21h16

Le président Mohamed Morsi a annoncé ce week-end qu’il revenait sur le décret par lequel il s’était octroyé des pouvoirs renforcés, à l’origine de la crise politique qui déchire l’Egypte depuis quinze jours. Le référendum sur la Constitution, prévu le 15 décembre, a en revanche été maintenu. Les articles les plus controversés du décret ont été supprimés, les autres réécrits. Le président ne dispose ainsi plus du droit de prendre toute mesure en vue de protéger la révolution. Mais le caractère irrévocable du décret est maintenu, ce qui protège le texte d’un éventuel recours en justice. Par ailleurs, la déclaration remaniée précise que si le non l’emporte au référendum, une nouvelle Assemblée constituante sera formée et aura six mois pour finir ses travaux.

Camping. Cette décision a été prise à l'issue d'une rencontre, samedi, avec des membres de l'opposition. Il s'agissait pour la plupart d'hommes politiques proches des islamistes. Les principales forces révolutionnaires qui battent le pavé depuis deux semaines ne s'y sont pas rendues, estimant que le retrait du décret et la suspension du référendum étaient des préalables non négociables à la reprise du dialogue. Devant le palais présidentiel, transformé en petit camping révolutionnaire, la nouvelle a sans surprise été accueillie par des «Morsi dégage !» et «le peuple veut la chute du régime».Hier, en fin d'après-midi, plusieurs marches convergeaient en direction du palais malgré la présence