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Libération
Décryptage

Un an de remède de cheval

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Malgré des réformes d’envergure, le gouvernement d’experts de Monti n’a pas su enrayer la pauvreté.
publié le 9 décembre 2012 à 21h56

Le gouvernement de Mario Monti formé le 16 novembre 2011 a lancé un certain nombre de réformes importantes, notamment sur les retraites ou la libéralisation du marché du travail, et surtout rétabli la crédibilité internationale de l'Italie. «En un an, il a fait davantage que tous les gouvernements italiens depuis 2000», note Gianni Toniolo, professeur d'histoire économique à l'université Luiss de Rome. Mais cette politique de rigueur a entraîné une nette hausse de la pauvreté. Retour sur un bilan.

Un gouvernement d’experts

C’était une véritable révolution pour l’Italie politique. Aucun ministre élu de la République, ni même professionnel de la politique. Méprisés pendant les années Berlusconi, les experts ont pris leur revanche dans l’équipe de Mario Monti qui, Premier ministre, a aussi conservé le portefeuille des Finances et de l’Economie. Une préfète, Anna Maria Cancellieri, est à l’Intérieur ; une pénaliste de renom, Paola Severino, à la Justice ; une économiste spécialiste des retraites, Elsa Fornero, aux Affaires sociales ; un amiral, Giampaolo di Paolo, à la Défense ; un diplomate, Giulio Terzi di Sant’Agata, aux Affaires étrangères etc.

«L'absence de responsables politiques facilitera la vie de l'exécutif et évitera des motifs d'embarras», expliquait Mario Monti qui, soutenu à la Chambre par la droite comme par la gauche, savait devoir mener une politique impopulaire. Rapidement, ces professionnels respectés mais souvent démunis de sen