Il a attendu quinze ans pour un acquittement. Quinze ans d’attente entre quatre murs d’une prison au Japon. Govinda Prasad Mainali n’a jamais cessé de clamer son innocence dans le meurtre à Tokyo d’une femme de 39 ans. En novembre, la Haute cour de Tokyo l’a finalement déclaré non coupable alors qu’en 2000 elle l’avait condamné à la perpétuité. Loin d’être une tragique erreur de justice isolée, l’affaire révèle les errements et les dysfonctionnements de la machine judiciaire japonaise. Les déboires de ce Népalais âgé de 46 ans constituent pour les ONG et les Nations unies un nouveau cas emblématique des violations des droits de l’homme commises à l’encontre des suspects et des prisonniers.
L’affaire commence le 19 mars 1997. La police retrouve le corps de Yasuko Watanabe, une employée de la Compagnie d’électricité Tepco, dans un appartement du quartier de Shibuya à Tokyo. Et découvre en même temps que la femme battue et étranglée, à qui on a dérobé 40000 yens, menait une double vie de prostituée. Quatre jours plus tard, les enquêteurs arrêtent Govinda Prasad Mainali, un commis de restauration arrivé au Japon avec un visa de touriste en 1994. L’appartement qu’il partage avec d’autres Népalais est dans le même immeuble de Yasuko Watanabe dont Govinda Prasad Mainali a été l’un des clients. Sur la scène de crime, la police retrouve un préservatif utilisé par le jeune Népalais. Il devient le coupable idéal. Même si les analyses du sperme révèlent qu’il a été émis bien avant la mor