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TRIBUNE

L’Europe peut encore restaurer sa crédibilité au Proche-Orient

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par Mary Robinson, Ancienne présidente irlandaise, ex-Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme et Martti Ahtisaari, Ancien président finlandais, prix Nobel de la paix en 2008
publié le 10 décembre 2012 à 19h06

Le vote à l’ONU, le mois dernier, accordant à la Palestine le statut d’Etat observateur, a éveillé une lueur d’espoir dans une région où les bonnes nouvelles se font rares. Il est cependant regrettable que l’Europe ait échoué à parler d’une seule voix en faveur de la demande palestinienne. En tant qu’anciens chefs d’Etat européens, ce manque de cohérence nous semble difficilement conciliable avec le soutien de l’Union européenne (UE) à la solution à deux Etats. Nous observons le même écart entre les principes et les actes dans la politique de l’UE à l’égard des colonies israéliennes en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Elles empiètent sur le territoire d’un futur Etat palestinien et rendent sa réalisation chaque jour plus compliquée. La semaine dernière, le gouvernement israélien a autorisé la construction de 3 000 nouveaux logements dans une zone stratégique qui relie Jérusalem-Est au reste de la Cisjordanie.

Un rapport de 22 associations européennes, la Paix au rabais, révèle que l'UE importe quinze fois plus de produits en provenance des colonies israéliennes que des Territoires palestiniens. L'UE a pressé Israël à maintes reprises de «mettre un terme immédiat aux activités de colonisation». Et pourtant, en entretenant des liens commerciaux avec les colonies, l'UE contribue, comme par inadvertance, à leur viabilité économique et à leur permanence. Dans le même temps, elle étouffe toute chance de décollage économique en Cisjordanie et dilapide les milliards d