Mohamed Morsi a chargé l’armée d’assurer la sécurité des sites vitaux du pays jusqu’à l’annonce des résultats du référendum controversé sur la Constitution, prévu samedi. Ces pouvoirs étendus confèrent aux militaires le droit d’arrêter des civils dans un contexte politique qui reste tendu malgré les petites concessions du chef de l’Etat. Mercredi, de violents heurts entre pro et anti-Morsi devant le palais présidentiel ont coûté la vie à 7 personnes. Les deux camps ont prévu d’organiser aujourd’hui de grands rassemblements dans toute l’Egypte.
Exercice. Comme pour marquer le retour des militaires dans le jeu, cinq avions de chasse ont survolé dimanche le centre du Caire. Au ministère de la Défense, on évoque un simple exercice. Pourquoi Mohamed Morsi joue-t-il la carte de l'armée maintenant ? D'aucuns considèrent que l'objectif est de convaincre les Egyptiens que la situation est très grave et de les dissuader de se mêler aux possibles affrontements. D'autant que tout le monde a en tête la transition politique brutale menée par le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au cours de laquelle plus de 10 000 civils ont comparu en cour martiale.
Il est aussi possible que Mohamed Morsi ait juste cherché avec l’armée une alternative à une police en laquelle il n’a plus confiance. Un porte-parole des Frères musulmans a d’ailleurs reproché au ministre de l’Intérieur d’avoir une responsabilité dans les incendies de locaux de la confrérie. Face à la suspicion, l’armée