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Libération

Toujours antisémites les Allemands ?

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publié le 10 décembre 2012 à 20h56

Tuvia Tenenbom en est persuadé : l'antisémitisme est aujourd'hui aussi fort en Allemagne qu'à l'époque de Hitler. La parution de son livre, Allein unter Deutschen («seul parmi les Allemands»), suscite un vif débat en République fédérale. Né en 1957 à Tel-Aviv de parents ayant survécu à l'Holocauste, Tuvia Tenenbom vit depuis trente ans à New York où il dirige le Jewish Theater of New York, un petit théâtre juif en langue anglaise.

A l'été 2010, à la demande de l'éditeur Rowohlt Verlag, il part à la rencontre des Allemands. Cela durera six mois. Il rencontre incognito des extrémistes de gauche, des néonazis, des musiciens, des metteurs en scène, des junkies, des lycéens, des managers et des éditeurs, et même l'ex-chancelier Helmut Schmidt. Tenenbom parle quelques heures avec Frank, serveur au Club 88 (deux fois le «H» pour Heil Hitler) de Neumünster, auprès de qui il se fait passer pour le fils d'un Allemand émigré aux Etats-Unis à la recherche de ses racines, et qui l'accueille «comme un frère».

Il rencontre de jeunes Turcs et Palestiniens, à l'antisémitisme primaire, mais qui finissent par lui tomber dans les bras. Le pire, dit-il, est finalement l'antisémitisme «ordinaire» hérité de la guerre et attisé par le conflit israélo-palestinien. Achevé, le livre sera refusé par l'éditeur, qui met en avant le très strict droit allemand de la personne. Tenenbom passe chez le concurrent Suhrkamp.

Ce qui frappe Tuvia Tenenbom au cours de son voyage est «l'o