Et si chacun admettait, une bonne fois pour toutes, que la république démocratique du Congo (la RDC) est un pays traversé par des dynamiques éventuellement antagonistes et des rapports de force occasionnellement régressifs ? Bref, un pays comme tous les autres, à ceci près qu’il est une nouvelle fois victime d’ingérence. Les observateurs toujours aussi intransigeants lorsqu’ils étudient le cas congolais peuvent signaler les faiblesses de notre armée. Nous leur demandons seulement d’ajouter à leurs savantes équations que nous sommes régulièrement attaqués au nom d’obscurs intérêts qui relèvent avant tout du pillage. La rébellion du M23 n’est pas une créature congolaise, mais rwandaise. Les experts des Nations unies l’ont démontré. La RDC mérite donc un peu d’égard.
Nous parlons, en effet, d’un géant de 72 millions d’habitants (dont plus de la moitié a moins de 20 ans), grand comme quatre fois la France, ravagé par vingt années de gabegie économique puis sapé dans ses fondements par une décennie de guerres et de crises politico-militaires dont les origines étaient, pour certaines, exogènes. Dans ces conditions, à quoi sert-il d’avoir un jugement univoque sur un pays et ses dirigeants ? A pas grand-chose, si ce n’est à satisfaire des opinions publiques internationales guère au fait de la redoutable complexité congolaise. L’obligation de vérité incombe à tous. Faisons ensemble ce nécessaire travail d’introspection. Les accords de paix signés au début des années 2000 ont certes mi