Malgré trois semaines de manifestations dans toute l’Egypte, le référendum constitutionnel aura bel et bien lieu. Les Egyptiens sont appelés à voter demain, le jour initialement prévu, mais aussi le samedi suivant. Cette décision de diviser le pays en deux zones administratives a pour but de pallier le manque d’assesseurs, une majorité de magistrats ayant refusé d’assurer la supervision d’un scrutin qu’ils jugent illégitime.
Boycott. L'opposition au président, Mohamed Morsi, qui espérait une annulation ou au moins un report du référendum, a finalement appelé publiquement à voter non, mercredi. Le Front du salut national, présidé par le Prix Nobel de la paix Mohamed el-Baradei, a néanmoins posé plusieurs conditions, demandant notamment que des observateurs de la société civile puissent pénétrer dans les bureaux de vote. Certains révolutionnaires continuent de militer pour un boycott du référendum, de crainte que les résultats soient faussés.
Entre l’opposition et la présidence, le dialogue est rompu depuis trois semaines. La médiation de l’armée, qui a tenté, mercredi, de réunir les deux parties, a échoué. Plusieurs ONG ont dénoncé cette initiative, qui leur apparaît comme une volonté de l’armée de revenir aux affaires, six mois après les avoir quittées. Les officiers du Conseil suprême des forces armées (CSFA) ont assuré la transition politique après la chute de Moubarak. Leur gestion brutale a été très mal perçue par la population, en particulier les procès d