Avec la crise, des débats essentiels pour l’avenir de l’intégration européenne sont posés. Pourtant, les réformes en cours évitent des questions politiques fondamentales : comment simplifier le processus de décision européen pour qu’il soit plus transparent et compréhensible pour les citoyens ? Comment renforcer la légitimité démocratique de décisions qui sont pour l’instant essentiellement le résultat d’un processus diplomatique ?
La priorité a été donnée à la résolution de la crise économique, et c’était dans un premier temps compréhensible. Pour retrouver leur souveraineté face aux marchés, les Etats européens - notamment les membres de la zone euro - ont compris qu’ils devaient former un ensemble plus cohérent. De fait, des règles communes plus strictes ont été adoptées en matière budgétaire, le Mécanisme européen de stabilité (MES) est entré en vigueur et le projet d’union bancaire a progressé.
D’une part, la supervision macroéconomique et financière doit être exercée au niveau européen avec les instruments correctifs nécessaires. D’autre part, la zone euro doit se doter de capacités budgétaires propres pour prévenir et résoudre les crises auxquelles un Etat seul ne saurait faire face. Cette clarification de la stratégie européenne est la bienvenue. Il faut espérer que les Etats membres y souscriront et la mettront rapidement en pratique.
Face à la fédéralisation croissante des décisions de politique économique, les citoyens européens restent néanmoins perplexes. Les enquê