Vus depuis le fond de l'amphithéâtre de la faculté de médecine d'Alexandrie, les deux tribuns pourraient être frères. Ils ont environ le même âge - une petite quarantaine d'années -, la même barbe courte bien taillée et la même moustache rasée. Seule différence apparente, la couleur de leur pull. Celui de Nader Bakar, porte-parole du parti salafiste Al-Nour, est vert, la couleur de l'islam ; celui d'Ahman Abou Rahmane, libéral et opposant, gris. Ce 13 décembre, les deux hommes débattent devant une centaine d'étudiants du référendum sur la Constitution que tente d'imposer le président Mohamed Morsi. «Cette révolution a été notre plus grande chance ces cent vingt dernières années et nous la gaspillons. Voter non est la seule façon de donner la bonne direction à l'Egypte», entame Rahmane. «Ce texte permettra à tous d'être traités équitablement. Il n'a pas été écrit pour les socialistes ou pour les capitalistes mais pour tous les Egyptiens», rétorque Bakar. Le débat durera plus d'une heure, alternant déclarations générales et exposés techniques. Il ne semble pas avoir fait changer d'avis ceux qui y assistaient. Omar, étudiant en pharmacie, a décidé il y a plusieurs jours de voter oui pour que «le pays avance enfin». Abdallah Bader, 20 ans, votera non, jugeant «illégitimes» les membres de la commission qui ont rédigé le texte.
Vidéoclips Le référendum sur la Constitution a fracturé Alexandrie. La ville est parcourue de débats, d