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reportage

A Newtown, les habitants sont «K.O. debout»

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La petite ville tranquille de 27 000 habitants pleure ses enfants et reste incrédule face au drame.
La scène de crime a été bouclée par la police. (Photo Andrew Kelly. Reuters)
publié le 14 décembre 2012 à 23h56

Ils sont trois gamins abasourdis au bas de la route, au milieu des journalistes et des voitures de police. Deux frères et une soeur en sweatshirts, malgré le froid. C'est Bobby, le plus vieux, 14 ans, qui prend la parole, la voix cassée. «On n'aurait jamais cru que quelque chose comme ça aurait pu se passer ici», dit-il en bredouillant, «nous sommes une petite communauté sans histoire, où il n'y a jamais de problème. Mais là, c'est terrible. Le petit frère de l'un de mes copains a vu son instituteur tué devant lui. Il paraît qu'il ne parle plus depuis».

Plus haut, la route qui mène à l'école élémentaire de Sandy Hook est toujours bloquée par les forces de police. Des centaines de journalistes se sont regroupés devant la caserne de pompiers, illuminée des lumières de Noël, en l'attente d'une conférence de presse.

Vendredi soir, la ville de Newtown était «K.O. debout», comme le disait une femme venue parler aux medias. Incapable de faire face à l'une des plus terribles tueries de l'histoire des Etats-Unis, dans une école où se trouvait des enfants de cinq à dix ans.

Le temps de réaliser

La bourgade de 27 000 habitants aux maisons coquettes était envahie par les ambulances et la police. Les églises annonçaient toutes des veillées de prières. «Il faut d'abord que les gens réalisent ce qui s'est passé», confiait le révérend Bernard Wilson, venu d'une ville voisine, «il faut qu'ils se retrouvent ensuite. Pour que la vie reprenne tous ses droits et que la communauté