La feuille de route vers l'Europe fédérale est devenue un Post-it : on en parlera un jour, peut-être. Comme on pouvait s'y attendre, les vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement, réunis en sommet à Bruxelles, ont passé leur nuit de jeudi à vendredi à détricoter le document visant à créer une «véritable Union économique et monétaire», mis sur la table par le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy.
Après une année de réformes menées tambour battant sous le feu de la crise, l’Europe, fatiguée, s’accorde une pause digestive. L’évolution de la zone euro vers une union politique, dotée d’un budget central, est reportée aux calendes non pas grecques, mais allemandes. C’est-à-dire, au plus tôt, au lendemain des législatives de septembre 2013 outre-Rhin.
Van Rompuy, «en étroite collaboration» avec José Manuel Barroso, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, et Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, proposait dans sa feuille de route plusieurs étapes menant les dix-sept pays membres de l'euro à une intégration fédérale.
Coût. Après une discussion houleuse, ces pays ont décidé de borner leur horizon à mi-2013. Le niveau d'ambition est tombé de dix ans à six mois. «Nous étions trop ambitieux. Sans doute parce que nous étions quatre. A quatre, c'est possible, mais quand vous êtes dix-sept…» a regretté le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker. Principale vict