La prise de contrôle du nord du Mali par trois groupes armés se réclamant de l’islamisme radical jihadiste (1) (Aqmi, Ansar Eddine et le Mujao) a créé une situation dramatique et inacceptable pour les populations locales, qui sont victimes d’une barbarie moyenâgeuse en rupture totale avec l’islam contemporain dans ses diverses configurations tolérantes (piétistes, confrériques ou modernistes). L’Etat malien a disparu au nord et avec lui les services qu’il délivrait (certes imparfaitement, mais néanmoins réellement).
Les conseils municipaux n’ont plus d’existence, l’école moderne a fait place à la seule école coranique, les filles restent à la maison, la musique est interdite, les tuniques, les turbans et les barbes deviennent obligatoires pour les hommes, comme le voile l’est déjà bien plus rigoureusement encore pour les femmes, les droits de l’homme sont totalement bafoués, le fouet est utilisé contre les récalcitrants, les amputations et les lapidations sont prononcées et exécutées par des fanatiques incontrôlables. Beaucoup d’habitants du nord, ruraux comme urbains, ont fui, en même temps que tous les fonctionnaires. On compte près de 500 000 réfugiés au sud ou dans les pays voisins, dans des camps ou accueillis par leurs parents à Bamako ou Niamey, soit entre le tiers et le quart de la population du nord !
Le nord du Mali était devenu, avant les événements actuels, un haut lieu du narcotrafic vers l’Europe, avec la complicité de l’ancien régime malien d’Amadou Toumani Tour