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Analyse

Présidentielle : la Corée du Sud a le blues du dictateur

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Le pays, qui vote aujourd’hui, se divise sur les années Park Chung-hee. La fille de l’ex-autocrate est candidate.
publié le 18 décembre 2012 à 20h36

A la sortie du métro, ils sont une poignée à tapoter du pied et à se frotter les mains dans le froid polaire de Séoul. Leurs écharpes, anoraks, gants et bonnets sont tous rouges, comme des calicots de campagne. En Corée du Sud, la couleur n'est pas l'apanage de la gauche communiste, mais celle du Saenuri, le Parti de la nouvelle frontière de la candidate de droite, Park Geun-hye, fille de l'ancien dictateur Park Chung-hee, qui dirigea le pays d'une main de fer de 1961 à 1979 avant d'être assassiné. La cinquantaine grisonnante, ces militants incarnent l'électorat âgé et traditionnel qui s'apprête à apporter ses suffrages, aujourd'hui, à la «présidente préparée», selon le slogan de Saenuri.

«Revenants». Célibataire discrète un brin guindée, Park Geun-hye, 60 ans, a tenté de faire campagne en prenant de prudentes distances avec l'héritage de son père, l'artisan du miracle économique qui a propulsé à marche forcée la Corée du Sud vers l'élite des nations développées avec pour slogan «d'abord la croissance, ensuite le bien-être». Mais cette croissance inédite a eu un coût humain terrible : arrestations, torture, exécutions pour les opposants et dissidents. Le challenger de Park Geun-hye en a d'ailleurs fait les frais en 1975. Moon Jae-in, 59 ans, qui défend les couleurs du Parti démocrate unifié (PDU, centre gauche), avait été arrêté puis expulsé de l'université pour ses activités militantes.

Comme Park Geun-hye, cet avocat de formation n'a pas d'