C’est un drame qui a fait ressurgir la question en Irlande : faut-il modifier les lois sur l’avortement ? Cette fois-ci, le gouvernement d’Enda Kenny semble bien décidé à agir. Il a annoncé mardi l’élaboration d’une loi, qu’il espère faire voter d’ici au printemps, permettant de clarifier les conditions dans lesquelles l’interruption volontaire de grossesse serait autorisée.
Le 28 octobre, Savita Halappanavar, une dentiste de 31 ans, meurt d'une septicémie dans un hôpital de Galway. Enceinte de 17 semaines, la jeune femme avait été admise à l'hôpital quelques jours plus tôt avec de violentes douleurs abdominales. Les médecins lui avaient alors expliqué qu'elle était en train de faire une fausse couche. Selon son époux, elle aurait à plusieurs reprises réclamé une interruption volontaire de grossesse, ce que les médecins auraient refusé en expliquant au mari : «Nous sommes dans un pays catholique.» La mort de la jeune femme a entraîné des manifestations à Dublin, l'intervention indignée du gouvernement indien et l'envoi au Premier ministre irlandais d'une lettre, signée par 53 députés européens de 15 pays différents, réclamant un changement dans la législation sur l'avortement.
A ce jour, dans ce pays, l'avortement est tout simplement interdit et passible de la prison à vie. En 1992, un jugement de la Cour suprême avait bien autorisé l'interruption volontaire de grossesse dans les cas où il existerait «un risque réel et substantiel pour la vie de la mère». Cet