François Hollande avait toutes les raisons de repartir de sa visite de deux jours en Algérie plutôt content de lui. Dans ses bagages, il ramène deux étalons (cadeau du président Abdelaziz Bouteflika), un diplôme de docteur honoris causa de l'université de Tlemcen… et un moral regonflé à bloc par la ferveur de l'opinion algérienne et des éditos d'une presse très positive. Il s'était fixé comme objectif de renouer avec une relation «apaisée», d'ouvrir un «nouvel âge» entre les deux pays. Le message a été entendu.
Mais le chef de l’Etat y a mis le prix : celui d’avoir consciencieusement évité les sujets qui auraient pu fâcher le régime algérien. Bouteflika a, lui aussi, toutes les raisons d’être satisfait du comportement de son visiteur. Hollande a non seulement fait les gestes attendus par Alger, mais il a évité toute prise de distance avec un régime corrompu et toujours peu sourcilleux vis-à-vis des libertés publiques. Mieux, Hollande a égrainé son voyage de compliments à l’adresse de son homologue, allant même jusqu’à une certaine complaisance. Comme au bon vieux temps d’une realpolitik qui ne veut dire son nom.
«Torture». C'était le discours le plus attendu de son séjour. Hier matin, devant les deux Assemblées algériennes réunies dans le Palais des nations, le Président se devait de trouver les mots pour revenir sur une histoire franco-algérienne toujours aussi à vif. Voici une députée du Rassemblement national démocratique. Une des