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Libération
Récit

En Pologne, une ligue de la haine entre conservateurs et fascistes

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Le parti de l’ex-président Kaczynski fréquente des mouvements racistes.
publié le 21 décembre 2012 à 21h41

La Pologne a désormais son Breivik ou, plus précisément, l’homme qui aurait pu devenir l’équivalentdu tueur norvégien qui a commis deux attentats faisant 77 victimes, s’il n’avait pas été arrêté à la mi-novembre avant de passer à l’acte. Il s’appelle Brunon K. C’est un père de famille de 45 ans, professeur de chimie à l’université agricole de Cracovie. L’homme envisageait de faire sauter, avec quatre tonnes d’explosifs, le Parlement polonais, à Varsovie, le jour du vote sur la loi de finances où sont réunies toutes les plus hautes instances de l’Etat : le président Bronislaw Komorowski, le Premier ministre Donald Tusk, son gouvernement et 446 députés.

Le terroriste, qui n'appartient à aucun parti ni mouvement, déversait ses idées xénophobes et antisémites sur Internet sous la signature de «Borazol». Il y appelait à en finir avec les étrangers et les juifs. «Il faut ramener l'ordre. Réveillons-nous. Détruisons ce mal. Il ne faut pas avoir peur. Trente Polonais contre un juif et le problème sera résolu.»

Torches. Ces propos ne sont pas nouveaux. Mais ils gagnent du terrain. «L'extrême droite, avec son langage xénophobe, existait certes ces dernières années, mais restait marginale. Aujourd'hui, elle s'est infiltrée sur la scène politique officielle, notamment auprès du PiS», le parti conservateur créé par les frères Kaczynski, explique le sociologue Jacek Kucharczyk, de l'Institut des affaires publiques. Des députés du PiS n'hésitent plus à mani