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Libération
Reportage

La Constitution, menace voilée pour les coptes d’Egypte

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A l’heure de la seconde phase du référendum, les chrétiens craignent que le texte n’attise les tensions avec les musulmans.
publié le 21 décembre 2012 à 21h16

Il est 19 h 30, la messe s’achève et les paroissiens sortent par petits groupes de l’église copte catholique d’Al-Minya, en Moyenne-Egypte. Certains s’attardent et discutent devant le panneau annonçant le concert de la chorale le 25 décembre. D’autres rejoignent d’un pas pressé la ruelle en terre qui borde l’église. Trois femmes, deux d’une soixantaine d’années et une plus jeune, se retrouvent dans le bureau du prêtre.

Elles préfèrent rester anonymes, mais toutes veulent dire leur rejet de la Constitution qui sera soumise au vote ce samedi. «Elle n'a pas été écrite pour nous mais pour les islamistes. Qu'est-ce que ça signifie, cette histoire de charia ? Que les voleurs auront les mains coupées ? Ou que je serais obligée d'être voilée ?» demande l'une d'elles, coiffée en chignon. «J'ai vu à la télé que cette Constitution allait nous ramener vers les ténèbres, c'est vrai ?» poursuit son amie. La plus jeune, elle, s'énerve contre «le président Morsi qui se prend pour un pharaon».

Le prêtre les écoute en silence. «L'Eglise nous a demandé de ne pas influencer le vote pour ne pas aggraver la situation», explique-t-il un peu plus tard. Mais le religieux ne cache pas que la quasi-totalité des chrétiens de cette Moyenne-Egypte rurale, pauvre et conservatrice, ne veut pas de cette Constitution.

Selon lui, le rejet n'est pas tant celui d'un texte flou que celui du pouvoir actuel incarné par le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans : «Gl