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Libération
Interview

Les wilayas du FLN en France

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publié le 21 décembre 2012 à 20h37

Pour clore cette année jubilaire du cessez-le-feu en Algérie, il faut courir à l'exposition «Paris en guerre d'Algérie» au Réfectoire des Cordeliers, à Paris (1). Elle montre comment la guerre qui ne dit pas son nom s'est immiscée dans la vie quotidienne. Deux des commissaires de cette exposition, Sylvie Thénault et Raphaëlle Branche, ont écrit la France en guerre, 1954-1962. Ces deux historiennes se penchent sur cette carte.

La France était divisée en wilayas ?

Le FLN avait divisé le territoire comme en Algérie. Paris et la région parisienne ont un poids déterminant, proportionnel à l’importance de la population d’origine algérienne. Plus les Algériens étaient présents, plus le FLN avait intérêt à s’y implanter afin de les organiser politiquement et de prélever sur leurs revenus «l’impôt révolutionnaire» servant à financer la guerre. L’affrontement fut très violent avec son rival, le Mouvement national algérien (MNA) : la lutte interne fit au moins quatre mille victimes. L’enjeu était de taille : contrôler la communauté algérienne de France, autour de 350 000 personnes, et son énorme potentiel financier. Face à la répression policière, en 1958, le comité fédéral de la fédération de France, son instance dirigeante, s’installe en Allemagne, à Cologne, près de la frontière.

Sur la carte, sont indiqués les attentats d’août 1958 et les assassinats de policiers…

En effet, le FLN rompt avec sa décision antérieure de ne pas porter la guerre contre les intérêts français sur le sol métropolitain afin de préserver la collecte d’argent. Le tournant du mois d’août 1958 visait à soulager les maquis alg