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Brésil : «Avoir ma maison, c’était mon rêve»

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Une opération immobilière à l’échelle du Brésil permet à des familles pauvres d’être propriétaires. Un million ont pu acheter leur logement.
par Hélène Seingier et Aurélien Francisco Barros, (Reporters d’espoirs)
publié le 23 décembre 2012 à 21h36

Avant de recevoir son deux-pièces tout neuf dans le quartier Bairro Carioca, à Rio de Janeiro, Geisa habitait une baraque de planches et de briques dans une favela. «Des appartements comme ça, je n'y entrais que lorsque j'allais faire des ménages chez les autres», dit-elle, rayonnante, recevant dans son nouveau salon. Cette jeune grand-mère de famille nombreuse vend des cosmétiques au porte-à-porte. Comme les 1 000 familles du quartier, elle gagne moins de 1 600 réaux (600 euros) par mois. Pourtant, ces habitants sont officiellement propriétaires de leurs 43 m carrés. Un petit miracle rendu possible par le programme «Minha casa, minha vida» (Ma maison, ma vie), mis en place par le gouvernement Lula.

HLM. A l'origine, en 2009, Brasília voulait doper le secteur du BTP pour muscler l'économie du pays face à la crise. Ces maisons tombaient à pic pour combler (un peu) le déficit abyssal de logements. Le gouvernement y a installé des familles pauvres, à la façon de nos HLM, mais en leur proposant d'en devenir propriétaires.

Grâce à un fonds de garantie national, les familles qui gagnent entre 1 607 et 4 821 réaux par mois (600 et 1 800 euros) accèdent à des emprunts immobiliers que des banques ne leur auraient jamais consentis. Pour les plus pauvres, l'achat est même subventionné : les mensualités peuvent descendre jusqu'à 27 réaux par mois pendant dix ans. «C'est symbolique, ça les incite surtout à payer l'électricité ou les