Les opposants égyptiens se sont-ils résignés ? Ou se préparent-ils à des manifestations massives ? Les deux options restaient ouvertes, hier, au vu de l’ambiance dans les rues du Caire. Si aucune manifestation n’a été organisée dans les heures qui ont suivi l’annonce de la victoire du oui au référendum constitutionnel, la principale coalition de l’opposition, le Front de salut national, a déjà annoncé qu’elle ferait appel. Selon les Frères musulmans, dont est issu le président, Mohamed Morsi, le texte, soumis au vote jusque tard dans la nuit de samedi, a été adopté avec 64% des suffrages. Ce résultat a toutes les chances d’être confirmé dans les prochains jours. Lors des scrutins législatifs et présidentiel, les premières estimations de la confrérie ont toujours été validées.
Texte flou. La victoire de Morsi et de ses soutiens islamistes n'est pas, en soi, une surprise. Lors de la première phase du vote, samedi 15 décembre, le oui l'avait emporté avec 53% des voix dans les 10 gouvernorats qui regroupent les principales agglomérations. Un résultat qui n'avait aucune chance de s'inverser, le vote de samedi concernant des zones conservatrices et rurales, où les islamistes sont en position de force. L'adoption de ce texte flou, mal rédigé et soumis aux interprétations, n'a toutefois rien d'un triomphe pour le pouvoir égyptien. D'abord, car la participation n'a atteint, selon de premières estimations, que 32%. Les Frères musulmans et les islamistes avaient pourtan