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Libération
TRIBUNE

La visite de Hollande en Algérie est historique

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par Pouria Amirshahi, Député des Français de l’étranger (Maghreb, Afrique de l’Ouest) et secrétaire national du Parti socialiste
publié le 23 décembre 2012 à 19h06

Au lendemain de la visite d'Etat de François Hollande en Algérie, Libération titrait : «Hollande en Algérie. Le rendez-vous manqué» (1). Cynisme diplomatique, timidité mémorielle… Le journal ne trouvait rien à louer dans ce déplacement.

Certaines critiques sont légitimes, nécessaires même, et méritent d'être dites, a fortiori à un gouvernement de gauche. Mais quelle mouche a piqué Libération pour passer à côté non seulement d'un moment proprement historique et, qui plus est, choisir délibérément de travestir la vérité ? Pourtant, au cœur de ces deux jours en Algérie, une semaine après le déplacement de Jean-Marc Ayrault au Maroc, étaient posés conflits mémoriels, mais aussi relations entre nos deux peuples et formulation d'une stratégie méditerranéenne et francophone, ce qui n'a malheureusement pas retenu l'attention du quotidien.

Sur la mémoire d'abord. En réalité, ce voyage avait commencé le 17 octobre 2012, quand, officiellement, la présidence de la République reconnaissait enfin la responsabilité de la France dans les crimes de 1961. D'Alger, pourquoi Libération choisit de ne retenir que l'euphémisme prononcé à propos de la colonisation par François Hollande - «injuste et brutale» - alors que le président de la République reconnaît dans le même discours «les massacres, la torture», ce que jamais la France n'avait officiellement accepté ? Pourquoi ne pas souligner que le chef de l'Etat a reconnu que la France avait «manqué à