Le «printemps arabe» a révélé l’exaspération des peuples face au pillage des ressources publiques. En Inde, au Canada, au Brésil, et aussi en Espagne et en Grèce, le peuple a envahi la rue pour dénoncer la corruption. La délinquance financière a contribué au déclenchement de la crise et à sa propagation. L’affaire des subprimes a révélé des multiples fraudes au crédit hypothécaire, au placement et à la revente des titres adossés aux créances. La grande corruption prospère à l’abri de la finance de l’ombre, du capitalisme clandestin, des paradis judiciaires et fiscaux.
Le nouveau président de la République s’est assigné, pendant la campagne électorale, un devoir d’ambition pour construire une république exemplaire.
Il est maintenant temps d’agir. D’abord, en restaurant l’indépendance de la justice. La ministre s’est engagée à ne plus interférer dans le cours des affaires et dans les nominations de procureurs. Mais seule la loi permettra de pérenniser ces bonnes pratiques. Et pour dissiper durablement le soupçon de partialité dans l’action des procureurs, une réforme constitutionnelle est nécessaire.
Le secret-défense ne doit plus relever du pouvoir discrétionnaire de l'exécutif. Comme en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni, une autorité judiciaire doit dire ce qui relève du secret légitime. Les grandes associations anticorruption ont aussi leur rôle à jouer. Elles devraient pouvoir se constituer parties civiles devant un juge d'instruction, comme de nombreuses autre