C'est la nomination qui coince. Les durs du parti Républicain, les néoconservateurs orphelins de l'ère Bush et les groupes pro-israélien du Congrès se mobilisent contre la tentative de Barack Obama d'installer au Pentagone, comme secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, ancien sénateur républicain du Nebraska. «Cette nomination pourrait s'avérer toxique pour la Maison-Blanche et ce n'est pas réellement ce qu'il faut à Barack Obama pour les premiers mois de son second mandat», confiait à l'agence Reuters un sénateur expert de politique étrangère.
L'idée du président américain était de choisir un républicain ouvert aux compromis bipartisans, sur le modèle de ce qu'il avait fait avec Robert Gates lors de son premier mandat. Objectif : faciliter un compromis sur les questions budgétaires, notamment dans l'optique d'une réduction des dépenses militaires ou des armes stratégiques nucléaires. Il s'agit aussi de compenser la nomination de John Kerry comme secrétaire d'Etat, qui succède à Hillary Clinton à la tête de la politique étrangère. Kerry est en effet considéré, plus encore que sa prédécesseure, comme «un soutien reconnu de la sécurité d'Israël», comme l'a rappelé le Premier ministre Benjamin Nétanyahou.
Créneau. Ancien combattant au Vietnam et républicain vieille école, Chuck Hagel met en avant depuis des années des positions aux antipodes de celles des faucons démocrates et des néoconservateurs qui, sous Clinton, Bush fils et le premier mandat