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Egypte : la Constitution adoptée mais contestée

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Proche-Orient . Irrégularités, faible participation : le «oui» au référendum ne signe pas la fin de la crise.
publié le 25 décembre 2012 à 21h16

Après deux semaines de contestation et de heurts, la Constitution portée par le président Mohamed Morsi a été hier adoptée par 63,8% des suffrages. Un vote sans surprise à l’issue de la seconde phase du référendum. Ce dernier a été marqué par les fraudes, les irrégularités et des témoignages d’électeurs intimidés. Dans certains bureaux, les votes se sont déroulés sans supervision d’un juge.

La majorité obtenue par Mohamed Morsi est un trompe-l’œil car seulement 33% de la population s’est déplacée aux urnes. La Constitution ratifiée, le Sénat dominé par les islamistes récupérera le pouvoir législatif jusqu’à l’élection d’une nouvelle Chambre des députés. L’ancienne, où les islamistes étaient aussi majoritaires, avait été dissoute en juin. Des élections législatives doivent maintenant se tenir dans les deux mois.

Pour les islamistes, l’adoption du texte dotera le pays d’un cadre institutionnel stable après la transition tumultueuse qui a suivi la chute de Moubarak en février 2011. L’opposition laïque, de gauche et libérale, dénonce de son côté un texte adopté par une commission dominée par les islamistes, qui ouvre selon elle la voie à des interprétations rigoristes de l’islam et offre peu de garanties pour certaines libertés.

Hier, le Front du salut national (FSN), la principale coalition de l'opposition, a vivement contesté les résultats dus, selon lui, «à la fraude et aux irrégularités», et promis de faire appel du résultat. Ce référendum «n'est pas la fin du chem