Cette fois, il a toutes les cartes en main. Shinzo Abe, qui doit être désigné Premier ministre du Japon aujourd'hui, revient aux affaires avec une majorité écrasante à l'Assemblée depuis que le Parti libéral démocrate (PLD) a remporté les législatives du 16 décembre. Fort de ce soutien des urnes, le nouveau chef de gouvernement japonais a les coudées franches pour mettre en œuvre son programme droitier. L'opposition est divisée et le Parti démocrate du Japon (PDJ) qui a gouverné trois ans a été massivement rejeté par les électeurs. Sans colonne vertébrale idéologique, sans leader et sans bilan, le PDJ peut être considéré comme le principal artisan de la victoire d'Abe. Ce dernier a ramassé la mise pour «mettre fin à trois ans de confusion et de stagnation politique», selon son constat.
Larmes. Le come-back tient presque du miracle. Quand il avait été nommé Premier ministre une première fois en 2006, Shinzo Abe succédait au frénétique Junichiro Koizumi qui, cinq ans durant, avait dirigé le pays en maître haut en couleur. Difficile succession sans l'onction des suffrages. A 52 ans, Abe était alors le premier chef de gouvernement né après la guerre. Mais cette expérience avait tourné court à cause de scandales financiers, de gaffes à répétition de ses ministres et d'échecs électoraux. Un an après avoir été nommé, Abe démissionnait sous les quolibets et les larmes aux yeux, invoquant des ennuis de santé. Cinq ans plus tard, Shinzo Abe dit avoir changé. D