Si les faits n’étaient pas aussi graves, on pourrait s’en délecter, comme au visionnage d’un film où se mêleraient secrets industriels, intérêts d’Etat et barbouzerie. Qu’on en juge : l’inspection des finances qui enquête sur l’accord mort-né négocié avec la Chine par le patron d’EDF (Henri Proglio), un nouvel accord de partenariat signé et gardé totalement secret entre Areva, EDF et les Chinois pour développer un nouvel EPR, une responsable syndicale d’Areva agressée dans des conditions troubles alors qu’elle tentait d’obtenir de sa direction une copie de ce contrat. Et le tout avec un Etat actionnaire désespérément muet. Un silence qui révèle, au minimum, une gêne. Retour sur un troublant secret d’Etat.
Concessions. Pour comprendre ce feuilleton, il faut revenir au 11 avril, quelques jours avant le premier tour de l'élection présidentielle. Ce jour-là, Henri Proglio, le patron d'EDF, présente à ses administrateurs un «accord de coopération» avec Pékin pour la construction d'un nouveau réacteur de type EPR. Lequel n'associe pas Areva, alors que les deux groupes négociaient ensemble avec les Chinois, comme le leur avait ordonné Nicolas Sarkozy. Selon le Nouvel Obs, qui a révélé le texte, Proglio semble prêt à beaucoup de concessions : abandon de la propriété intellectuelle à son partenaire chinois (l'électricien CGNPC), partage du retour d'expérience de ses centrales et coopération dans le domaine des «logiciels classifiés». Immédiatement, l'Agence d