Menu
Libération
Interview

«En Centrafrique, le pouvoir est très faible et militairement aplati»

Article réservé aux abonnés
Roland Marchal, chercheur à Sciences-Po, expose les enjeux de la lutte entre la rébellion Sékéla, qui se rapproche de la capitale, Bangui, et le régime de François Bozizé :
publié le 26 décembre 2012 à 21h46

La coalition rebelle centrafricaine Sékéla s'est emparée hier d'une nouvelle ville, Kaga-Bandoro, dans le centre du pays sans rencontrer la moindre résistance des forces régulières du président François Bozizé. Formée de différents mouvements, cette coalition assure «ne pas vouloir s'emparer du pouvoir», mais se rapproche de Bangui. Roland Marchal, chercheur au CNRS, professeur à Sciences-Po, spécialiste de la corne de l'Afrique et de la Centrafrique, d'où il revient, fait le point sur cette rébellion qui pourrait faire tomber le pouvoir de François Bozizé. Ce dernier était arrivé au pouvoir après «un coup d'Etat régional accompagné par les forces tchadiennes» contre Ange-Félix Patassé en 2003.

Comment se sont formés les mouvements rebelles en Centrafrique ?

Il s’agit de l’émergence de mouvements armés très hétéroclites, souvent du Nord. Ces groupes avaient signé, entre 2006 et 2008, avec le régime de Bozizé les accords de Libreville qui prévoient la fin des conflits et la reconnaissance de revendications locales. D’autres mouvements de rébellion paysanne les ont rejoints. On voit aujourd’hui des gens de la diaspora centrafricaine apparaître sur le terrain avec de l’argent et des armes. Nul ne sait d’où viennent celles-ci et comment elles ont pu transiter jusqu’au nord de la République centrafricaine. Reste que, même s’ils sont ultraminoritaires, ils ont réussi en quelques semaines à regrouper les branches éparses de ces anciennes organisations qui avaient signé des accords de paix avec Bangui. Ils ont su profiter de la d