Les contrecoups des révolutions du Printemps arabe inquiètent toujours plus l'opinion israélienne et contribuent au succès électoral annoncé du Premier ministre sortant, Benyamin Nétanyahou. «Les Israéliens ont le sentiment d'être au cœur d'un ouragan et cela ne les incite pas à prendre les initiatives qui n'ont pas été prises ces dernières années pour relancer un processus de paix israélo-palestinien moribond», souligne Ilan Greilsammer, professeur de sociologie à l'université Bar-Ilan lors de rencontres organisées par Elnet, ONG engagée pour le rapprochement euro-israélien. La guerre civile en Syrie comme les difficultés de la transition en Egypte et l'hégémonie croissante des Frères musulmans créent à l'évidence une nouvelle donne. Mais plus encore que la montée de l'islamisme, c'est le risque de chaos qui préoccupe l'Etat hébreu.
Hamas. «Dans les années 60-70, les Israéliens étaient obsédés par la peur de la force arabe et d'une alliance de tous leurs voisins contre eux ; aujourd'hui, ils craignent avant tout la faiblesse arabe, ne pas savoir qui contrôle quoi ni qui sera aux affaires dans six mois dans tel ou tel pays ainsi que la montée d'acteurs non étatiques, comme le Hamas à Gaza ou le Hezbollah au Liban, et maintenant la montée en puissance de divers groupes jihadistes», analyse Asher Susser du centre Moshe Dayan pour le Moyen-Orient. Les responsables politiques israéliens, notamment ceux du Likoud au pouvoir, reconnaissent d'autan