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Libération
EDITORIAL

Occulte

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publié le 26 décembre 2012 à 22h26

La filière nucléaire française pratique le culte de l’occulte. Secret défense lorsque nucléaire militaire et civil se confondaient, secret d’Etat qui est toujours de mise aujourd’hui quel que soit le gouvernement. Pourtant, aucune industrie ne charrie autant de peurs et alarmes, justifiées comme on a pu le voir avec Tchernobyl ou Fukushima. Des exemples où les gouvernants comme les opérateurs ont manqué de transparence, pratiquant le mensonge ou la rétention d’informations.

Des méthodes qui vont à l’encontre même des intérêts d’une filière qui se devrait d’être exemplaire. Non seulement en cas d’incidents ou d’accidents, mais aussi pour la conception et le fonctionnement des centrales ainsi que leur commercialisation. C’est pourquoi l’épais secret qui entoure l’accord conclu entre la France via Areva et EDF et la Chine pose un vrai questionnement démocratique. Les Français ont le droit de savoir quelles technologies sont vendues à la Chine. Pékin respectera-t-il les très strictes réglementations de sécurité françaises ?

Pourquoi les syndicats d’Areva ne peuvent-ils pas avoir connaissance de cet accord qui a pourtant des implications directes pour l’emploi en France. L’odieuse agression dont a été victime une syndicaliste du groupe entretient toutes les suspicions, même si la justice n’a pour le moment pas fait le lien entre son travail et cette attaque. Un gouvernement socialiste, d’autant plus allié aux Verts, doit apprendre cette nécessaire transparence, montrer l’exemple et