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Libération
TRIBUNE

2011-2012 : révolutions et contre-révolutions

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publié le 27 décembre 2012 à 19h06

Janvier 2011 - décembre 2012. Après l'euphorie vient la dépression, les révolutions arabes n'auraient-elles entraîné que le passage de dictatures militaires à des dictatures religieuses menaçantes, en Egypte comme en Tunisie ? Nous autres, Européens désabusés, oublions facilement les retournements et les longues péripéties de notre accession à une encore imparfaite démocratie : notre «printemps des peuples» date de 1848. Que de temps, que de sang écoulé depuis ! Le coup d'envoi des «printemps arabes» n'a que deux ans, c'est jeune au regard de la conquête des libertés fondamentales qu'a entreprise l'homme moderne. Et ils n'ont pas dit leur dernier mot, ça résiste toujours aux diktats des intégristes, place Tahrir comme avenue Bourguiba.

On nomme «révolution» un changement de régime obtenu par des moyens illégaux et l’intervention massive d’importantes fractions de la population manifestant leur volonté dans la rue. A la différence des coups d’Etat, ou des changements constitutionnels obtenus par les urnes, ce soulèvement populaire, plus ou moins insurrectionnel, est le signe distinctif des «révolutions», celles qu’ont connues la Tunisie et l’Egypte au printemps 2011. De même, lors des «révolutions de couleur» qui les ont précédées en Europe jadis soviétique, les bains de sang furent évités. Révolutions «de velours» en Europe centrale, révolution «des roses» en Géorgie et révolution «orange» en Ukraine une décennie plus tard ont «dégagé» despotes et occupants sans coup